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Chapter 1 LA MER VUE DU RIVAGE

Word Count: 2042    |    Released on: 04/12/2017

eau, pour tout être terrestre, est l'élément non respirable, l'élément de l'asphyxie. Barrière fatale, éternelle, qui sépare irrémédiablement les deux mondes. Ne no

e. Dans toutes les anciennes langues, de l'Inde à l'Irlande, le

mbrer, s'ab?mer dans les flots. C'est le deuil quotidien du monde, et spécialement de l'Ouest. Nou

effrayante. La masse, immense d'étendue, énorme de profondeur, qui couvre la plus grande partie du globe, semble un monde de ténèbres. Voilà surtout ce qui saisit, intimida les premiers hommes. On supposait que la vie cesse partout où manque la lumière, et qu'excepté les premières couches

taines. Celle-ci est opaque et lourde; elle frappe fort. Qui s'y hasarde, se sent fortement soulevé. Elle aide, il est vrai,

cueils et les tempêtes, les calmes non moins meurtriers où l'on meurt de soif au milieu des eaux, les mangeurs d'hommes, les monstres, le léviathan, le kraken et le grand serpent de mer, etc. Le nom qu'on donne au désert, ?le pays de la peur,? on aurait pu le donner au grand désert maritime. Les plus hardis navigateurs, Phéniciens et Carthaginois, les Arabes conq

ui suivrait sa curiosité sacrilège! On a vu, aux dernières ?les, un

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ent, se troublent. Même au reflux, lorsque, lasse et débonnaire, l'eau tra?ne mollement au rivage, le cheval n'est pas rassuré; il frémit et souvent refuse de passer le flot languissant. Le chien recule et aboie, injurie à sa manière la lame dont il a peur. Jamais il ne fait la paix avec l'élément

-

t la mer, une mer préalable d'herbes rudes et basses, fougères et bruyères. étant encore à une lieue, deux lieues, vous remarquez les arbres chétifs, souffreteux, rechignés, qui annoncent à leur manière par des attitudes, j'allais dire par des gestes étranges, la proximité du grand tyran, et l'oppression de son souffle. S'ils n'étaient pris par les racines, ils fuiraient visiblement; ils regardent vers la terre, tournent le dos à l'ennemi, semblent tout près de partir, en déroute, échevelés.

sse, qui de plus en plus roule, gronde. Moins régulière l'oscillation du pendule qui nous mesure l'heure! Mais ici le balancier n'a pas la monotonie des choses mécaniques. On y sent, on croit y sentir la vibrante intonation de la vie. En effet, au moment du flux, quand la vague monte su

flattait hier d'un flot caressant. Que va-t-elle bient?t lui dire? Je ne veux pas le prévoir. Je ne veux point parler ici des épouvantables concerts qu'elle va donner peut-être, de ses duos avec les rocs, d

-

mirative et moins de plaisir que de crainte, il ne faut pas s'en étonn

cinquièmes, c'est le plus probable; d'autres ont dit les deux tiers ou les trois quarts. Chose difficile à préciser. La terre augmente et diminue; elle est toujours en travail; telle partie s'abaisse, et telle monte. Certaine

son étendue. à peine les premiers sondages, peu n

réalité, fermée, impénétrable. Qu'un monde prodigieux de vie, de guerre et d'amour, de productions de toute sorte, s'y meuve, on le devine bien et déjà on le sait un peu. Mais à peine nous y entrons, nous avons hat

ances immuables de la nature, n'a que trop raison de rêver. Quel que soit son très-juste espoir de vivre en son ame immortelle, l'homme n'en est pas moins attristé de ces morts fréquentes, des crises qui rompent à chaque instant la vie. La mer a l'air d'en triompher. Chaque fois que nous approchons

fois par jour, les tra?nant avec un bruit sinistre comme de cha?nes et de boulets. Toute jeune imagination y voit une image de guerre, un combat, et d'abord s'effraye. Puis, observant que cet

in délicate de la fragile créature et l'épouvantable force qui en tenait si peu de compte. Mais on ne riait pas longtemps, lorsque venait la pensée du peu que vivrait l'être aimé, de son impuissance éphémère, en présence de l

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