1er déce
ière, à la fra?cheur de l'extrême matin, traversant des villages
antesques. D'abord des marais, de plus en plus inondés. Et puis, la forêt noyée, qui nous enlève le peu d'air respirable, en nous enveloppant de son ombre empoisonnée; une heure et demie à l'aviron, pour traverser le presque sombre dédale, naviguant à mi-hauteur
branches de ce semblant de rivage, comme perdue au milieu de ce désert de verd
t et se défont en silence; nous naviguons sur je ne sais quel métal fondu, sans doute trop nonchalant ou trop lourd pour bruire comme de l'eau ordinaire; et ainsi nous ber?ons au passage des compagnies de pélicans, posés en longues bandes d'un blanc rose, qui dorment et qui se dérangent à peine à notre approche. Partout, somnolence et torpeur, sous une lumière à la fois excessive et diffuse. De temps à autre il se joue devant nous des fantasmagories pour nous e
ère, notre pilote--un Siamois--se dirige d'instinct sans doute, comme font les oiseaux voyageurs. Au crépuscule cependant, quand il s'agit de trouver l'entrée du grand fleuve
jours pas de contours précis. Des masses noires, qui sont des nuées d'orages tra?nant sur le lac, simu
il avait prise pour un de ces nuages trompeurs, était réellement la berge; nous nous y sommes jetés, l'avant en plein dans les arbres, et, de la secousse, mille bestioles qui dormaient dans la verdure tombent comme une pluie sur nous, sauterelles, scarabées, lézards ou mauvais petits serpents... Machine en arrière, et