img Fort comme la mort  /  Chapter 4 No.4 | 44.44%
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Chapter 4 No.4

Word Count: 4001    |    Released on: 30/11/2017

Paris. Onze

s partons à minuit. Ne venez pas, car nous ne prév

re A

illet,

iré qui vous tra?nait vers votre morte. Je vous voyais sous le quinquet huileux tous les trois, vous pleurant et Annette sanglotant. J'ai vu votre arrivée à la gare, l'horrible trajet dans la voiture, l'entrée au chateau au milieu des domestiques, votre élan dans l'escalier, vers cette chambre, vers

leins de larmes ave

IVI

llet. R

ntre, et celle-là est de naissance; toutes les autres nous sont apportées plus tard par les hasards de l'existence, et celle-là vit depuis notre premier jour dans notre sang même. Et puis, et puis, ce n'est pas seulement une mère qu'on a perdue, c'est toute notre enfance elle-même qui dispara?t à moitié, car notre petite vie de fillette était à elle autant qu'à nous. Seule elle la connaissait comme nous, elle savait un tas de choses lointaines insignifiantes et chères qui sont, qui étaient les douces premières émotions de notre coeur. A elle seule je

st triste, dur, cruel! On n'y songe jamais, pourtant; on ne regarde pas autour de soi la mort prendre quelqu'un à tout instant, comme elle nous prendra bient?t. Si on la regardait, s

, clouée dans cette bo?te, enfouie sous cette terre, dans ce champ, sous la pluie, et dont la vieille figure que j'

senti toutes ces choses comme aujourd'hui. Oui, plaignez-moi,

NN

25 ju

auvre

s perdu, abandonné, sans attache et sans refuge. Tout me fatigue, m'ennuie et m'irrite. Je pense sans cesse à vo

pendant les mois derniers, j'aimais beaucoup m'en aller tout seul par les rues en flanant, distrait par les gens et les choses, go?tant la joie de voir et le plaisir de battre le pavé d'un pied joyeux. J'allais devant moi sans savoir où, pour marcher, pour respirer, pour rêvasser. Maintenant je ne peux plus. Dès que je descends dans la rue, une angoisse m'oppresse, une peur d'aveugle qui a laché son chien. Je deviens inq

s pouvez être partout. Si je ne vous aper?ois point, je puis au moins trouver Annette qui est une émanation de vous. Vous me mettez, l'une et l'autre, de l'espérance plein les rues, l'espérance de vous reconna?tre, soit que vous veniez de loin vers moi, soit que

de vieux pigeon roucoulant, alors que vous pleurez des larmes si douloureuses. Pardonnez-moi,

ds pour que vous

IVI

res, 30

n a

resque folle, et les grandes chaleurs que nous traversons aggravaient mon état, me jetaient dans une surexcitation qui touchait au délire. Je suis un peu calmée depuis le gros orage de vendredi. Il faut vous dire que, depuis le jour de l'enterrement, je ne pleurais plus du tout, et voilà que, pendant l'ouragan dont l'approche m'avait bouleversée, j'ai senti tout d'un coup que les larmes commen?aient à me sortir des yeux, lentes, rares, petites, br?lantes. Oh! ces

nat Annette afin de la distraire et de la consoler un peu. Ils s'en vont en voiture ou à cheval jusqu'à huit ou dix lieues de Roncières, et elle me revient rose de jeunesse, malgré sa tristesse, et les yeux tout brillants de vie, tout animés par

tout ce qui me r

NY

s, 4

s le travail est exaspérant. Je fais venir des modèles, je les place, et comme ils me donnent des poses, des mouvements, des expressions que j'ai peintes à satiété, je les fais se rhabiller et je les flanque dehors. Vrai, je ne puis plus rien voir de neuf, et j'en souffre comme si je devenais aveugle. Qu'est-ce que cela? Fatigue de l'oeil ou du cerveau, épuisement de la faculté artiste ou courbature du nerf optique? Sait-on! il me semble que j'ai fini de découvrir le coin d'inexploré qu'il m'a été donné de visiter. Je n'aper?ois plus que ce que tout le monde conna?t; je fais ce que tous les mauvais peintres ont fait; je n'ai plus qu'une vision et qu'une observation de c

aper?oit cinq ou six formes noires, passants sans importance, fournisseurs ou domestiques. L'ombre des platanes étale au pied des arbres, sur les trottoirs br?lants, une tache bizarre, qu'on dirait liquide commode l'eau répandue qui sèche. L'immobilité des feuilles dans les branches et de leur silhouette grise sur l'asphalte, exprime la fatigue de la ville r?tie, sommeillant et transpirant à la fa?on d'un ouvrier endormi sur un banc sous le soleil. Oui, elle sue, la gueuse, et elle pue affreusement par ses bouches d'égout, les soupiraux des caves et des cuisines, les ruisseaux où coule la crasse d

s airs, que j'entends depuis quinze ans, et ils les jouent tous ensemble, chaque soir, dans ce cercle, qui est, para?t-il, un endroit où l'on va se distraire. On dev

ntre huit heures et minuit, je rentre me coucher et je me

ns cesse posée: que dois-je faire? qui puis-je aller voir pour n'être pas seul? Et je vais de camarade en camarade, de poignée demain en poignée demain, mendiant un peu d'amitié. J'en recueille des miettes qui ne font pas un morceau-Vous, j'ai Vous, mon amie, mais vous n'êtes pas à moi. C'est même peut-être de vous que me vient l'angoisse dont je souffre, car c'est le désir de votre contact, de votre présence, du même toit sur nos têtes, des mêmes murs enfermant nos existences, du même intérêt serrant nos coeurs, le besoin de cett

n vite. J'ai trop d

IVI

ères,

un peu avant de revenir, car je ne veux pas me remontrer à vous comme je suis. Mon mari part pour Paris après-demain et vous porte

qui me fait peur à moi-même, je retournerai près de vous. Je n'ai, au monde, qu'Annette et vous, m

qui ont tant pleuré, p

NN

iture pour aller à la gare, et le train pour aller à Roncières; puis, songeant que M. de Guilleroy devait revenir le lendemain,

illeroy comme en ces ving

l s'élan?a vers lui, les

ue je suis heure

surtout de rentrer à Paris, car la vie n'étai

coin de l'atelier, sous un dais d'étoffes orientales, et, se reprena

demanda Bertin, c

très affectée, et elle se remet trop lentem

uoi ne revi

m'a été impossible de l

-elle tou

on pour elle. Je voudrais bien qu'elle se décidat à changer

Anne

une fleur

ourire de joie.

u beaucoup

s vous savez, du chagrin de d

lence, Guil

bien besoin de me dégourdir, moi, d'en

me semble que le café des

it le peintre sur mille détails, sur ce qu'on avait fait, sur ce qu'on avait dit, et Olivier, après d'indifférentes réponses où se reflétait tout l'ennui de sa solitude, parlait de Roncières, cherchait à saisir en cet homme, à recueill

es chaises encore vides de l'enceinte fermée jusqu'au petit théatre où les chanteuses, dans la clarté blafarde des globes électriques et du jour mêlés, étalaient leurs toilettes éclatantes et la teinte rosé de leur chair. Des odeurs de fritures, de sauces, de mange

, radieux

mieux être i

rtin, j'aimerais mie

ons

rouve Paris in

r, c'est tou

. Il regardait deux cocottes d?nant à une table voisine avec trois maigres jeunes messieurs superlativement corrects, et il interrogeait sournois

resté gar?on, vous. Vous pouv

mélancolies, et raconté na?vement, poussé par le besoin de soulager son coeur, combien il e?t désiré l'amour et le fr?lement d'une femme installée à son c?té, le comte, à son tour, convint que le mariage ava

nheur intime que Guilleroy célébrait par devoir, le pe

vez eu de la

té, en convint;

, puisque vous vous ennuyez à Paris, vous devriez aller à Roncières et la ramener. Elle

, ravi,

pendant..., croyez-vous que cela ne la

tout; allez d

demain par le train d'une heure.

la prévenir, afin que vous t

au bout d'une demi-heure à peine, le comte soudain quitta le peintre,

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