img Les quatre cavaliers de l'apocalypse  /  Chapter 2 LA FAMILLE DESNOYERS | 16.67%
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Chapter 2 LA FAMILLE DESNOYERS

Word Count: 9423    |    Released on: 06/12/2017

torze ans, il avait été mis en apprentissage par sa mère dans l'atelier d'un sculpteur ornemaniste. Le patron, content de so

nouvelles de la guerre le surprirent à Marseille

niser, un grand nombre d'Espagnols et d'Italiens qui s'étaient enfuis de leur pays à la suite d'insurrections récentes, composaient le cortège. Un étudiant chevelu et phtisique portait le drapeau. ?C'est la paix que nous voulons, chantaient les manifestants. Une paix qui unisse tous les hommes!? Mais sur cette terre les plus nobles intentions sont rarement comprises, et, lorsque les amis de la paix arrivèrent à la Cannebière avec leur drapeau et leur profession de foi, ce fut la guerre qui leur barra le passage. La veille, quelques bataillons de zouaves qui allaient ren

ce. Il se refusa donc absolument à faire la guerre, et, puisqu'il n'avait pas d'autre moyen pour éviter d'y prendre part, il résolut d'abandonner son pays. L'empereur n'avait pas à compter sur lui pour le règlement de ses affaires: le jeune ouvrier, qui devait

t en partance pour l'égypte, l'autre pour l'Australie, le troisième pour Montevideo et Buenos-Aires. Marcel, qui n'avait aucune préférence, choisit tout simplement le bateau qui partait le premier, et

s plus tard, les événements de la Commune le consolèrent de son escapade. S'il était demeuré là-bas, la colère que lui auraient causée les désastres publics, ses relations de compagnonnage, le milieu même où il vivait, tout l'aurait poussé à la révolte. A cette heure, il serait fusillé ou il vivrait dans un bagne colonial

ture vierge. Il tenta des cultures dans les forêts du Nord; mais les sauterelles les lui dévastèrent en quelques heures. Il fut marchand de bétail, poussant devant lui, avec deux bouviers, des troupeaux de bouvillons et de mules qu'il faisait passer au Chili ou en Bolivie, à travers les solitudes neigeuses des Andes. A vivre ainsi, dans ces pérégrinations qui duraient des mois sur des plateaux sans fin, il perdit l'exacte notio

de ses affaires. Il galopait des journées entières sur les immenses prairies où il avait été l'un des premiers à planter l'alfalfa, et, grace à l'abondance de ce fourrage, il pouvait, au temps de la sécheresse, acheter presque pour rien le bétail qui mourait de faim chez ses voisins et qui s'engraissait tout de suite ch

ns la débine. L'impécuniosité se sent de loin. Pourquoi continuez-vous cette chienne de

e toute sorte de déboires. Cela ne durerait pas longtemps: personne ne pouvait vivre avec Madariaga. On ne se rappelait plus le nombre des intendants qui avaient passé chez lui. Marcel ne tarda

excuser la considération qu'il témoignait au Fran?ais. Je l'aime par

ibuait à son homme de confiance; mais Marcel n'en était pas moins flatté de voir que l'estanciero, agressif avec tout le monde,

deux filles adultes, Luisa et Héléna, qui, revenues au domaine après avoir passé quelques années

t paresseuses, qui s'attardaient volontiers dans les bosquets voisins de la maison; elle exer?ait à la cuisine une autorité souveraine. Mais, dès que la voix de son mari se faisait ente

de boue imprimés par les bottes du centaure; la cravache tra?nait sur une console dorée; les échantillons de ma?s éparpillaient leurs grains sur la soie d'un divan où ces demoiselles osaient à peine s'asseoir. Dans le vestibule, près de la porte,

Chicha, à la mode américaine,

disait-il. Aussi bonne et aussi travaille

il avait de la peine à admettre que cette belle fille pale, modeste, aux grands yeux noirs et au sourire d'un

ucun go?t pour les travaux du ménage et passait au piano des journé

é par cette rafale de notes. Si au moi

lle pris des go?ts que n'avaient jamais eus son père ni sa mère? Pourquoi encombrait-elle le coin du salon avec cette bibliothèque où il n'y avait que des romans et des poésies? Sa bibliothèque, à lui, était bien plus utile et bien plus instructive: elle se composait des registres où était cons

maison lorsque, un beau matin, il ent

is. Ayez l'obligeance

le regarda

vas? Et

s.... Il faut que

n'a pas surpris les ?illades de mouche morte que tu échanges avec sa fille? Tu n'as pas mal réussi, mo

etits coups dans la poitrine de son intendant, avec une insistance dont

re congé de vous, répliqua Marcel avec hauteur.

seul qui commande ici, c'est le vieux Madariaga, et je t'ordonne de rester.... Ah! les femmes! Elles ne serv

eau-père s'occupa beaucoup moins des affaires du domaine

lui ramena de Buenos-Aires un jeune Allemand, Karl Hartrott, qui aiderait Marcel pour la comptabilité. Au

l paraissait employer toutes ses facultés à bien remplir ses fonctions et à admirer ses ma?tres. Dès que Madariaga ouvrait la bouche ou pronon?ait quelque bon mot, Karl approuvait de la tête, éclatait de rire. Lorsque Marcel entrait au bureau, il se levait de son siège, le saluait avec une raideur militaire. Il causait peu, s'appliquai

le magasin, tiennent la comptabilité, s'occupent de la vente, dactylographient, font la correspondance en quatre ou cinq langues, et par-dessus le marché, le cas échéant, ils accompagnent en vil

oge, le vieux réfléchissa

qu'ils sourient en recevant un coup de pied au cul, peut-être se disent-i

au salon que pour donner des le?ons de piano à Héléna. Aussit?t que l'employé avait terminé son travail de bureau, il venait s'asseoir sur un tabouret à c?té de la ?romantique?, lui fais

mpêcher d'annoncer à ses parents une

'ai appris quelque chose. Karl est nobl

mérique sont des meurt-de-faim. S'il avait des parchemins, il ne serait pas à nos gages. A-t-i

ressources que sa solde, vaniteux, libertin et indélicat, il s'était laissé aller à commettre des détournements et des faux. Par considération pour la mémoire du général, il n'avait pas été l'objet de poursuites judiciaires; mais ses camarades l'avaient fait passer devant un jury d

ère, qui avait déjà son couteau à la main, aurait indubitablement tué Karl, si celui-ci, plus jeune et plus rapide, n'avait pris la fuite. Après cette tragique aventure, Héléna, redou

festa ni par des violences ni par des vociférations. La robustesse et la vivacité du vieux centau

me l'a enlevée! répét

Il n'y arriva pas de prime abord, et sept ou huit mois se passèrent avant que

Elle a un gar?on qu'ils o

que tu m'as donné un petit-fils? Paresseux comme un Fran?ais! Ce bandit a déjà un enfant, et toi, après quatr

aine pour voir une dernière fois sa mère dans le cercueil; et Marcel, profitant de l'occasion, réus

pauvre défunte et pour toi. Qu'Héléna reste à l

serait qu'un employé placé sous les ordres de Marcel, et il logerait avec ses enfants dans un des batiments de l'administration, comme un étranger. Karl accepta tout cel

n chanteur! disa

f de ?chanteur? signifiat pour

donné le soin du domaine, aidait sous main son beau-frère et sa belle-s?ur, et Hartrott lui en montrait une humble gr

e, sa s?ur Héléna avait déjà trois enfants. Six ans plus tard, Luisa eut encore une fille, qui fut no

la fa?on la plus déraisonnable Jules et Chichi, les emmenait avec lui dans le domaine, leur donnait de l'argent à poignées, il était aussi revêche que possible pour les re

? Ils sont tout le portrait de leur père: blancs comme des chevreaux écorchés

ordons de la bourse, il était nécessaire d'obtenir son assentiment. La requête parut raisonnable à Marcel, qui avait maintenant la disposition absolue de la fortune de Madariaga; il prom

, lui et les siens! répondit le vieu

es nobles parents, leur déclara qu'en comparaison de l'Allemagne tous les autres peuples étaient de la gnognote; ce q

omme dans une ge?le. Ce n'était pas que Jules manquat d'intelligence ni de curiosité; il lisait quantité de livres, n'importe lesquels, sauf ceux qui lui auraient été utiles pour ses études; et, les jours de congé, avec l'argent que son grand-père lui prodiguait en cachette, il faisait l'apprentissage prématu

prétendait faire seul ses tournées, se mettait en fureur si on lui offrait de le faire accompagner par un domestique. Il partait donc sur une jument bien docile, dressée exprès pour lui, et il errait de rancho en rancho[F]. Lorsqu'il arrivait, une métisse mettait v

é mort à deux lieues de la maison, sur le bord d'un chemin. Le centaure, terrassé par la congestion,

restait pas moins une part énorme pour ?la romantique? et les siens. Ce qui rendait si long l'instrument testamentaire, c'était une centaine de legs au profit d'une infinité de gens établis sur le domaine. Ces legs représentaient plus d'un million de pesos: car le ma?tre bourru ne laissait pas d'être généreux pour ceux de ses serviteurs qu'il avait pris en amitié. A la fin, un

s! protesta Karl, devenu plus exigeant depuis qu'

cations et les débours qu'amènerait la liquidation d'une succession qui se composait de neuf estancias considérables, de plusieurs centaines de mille têtes de bétail, de gros dép?ts placés dans des banques, de maisons sises à la ville

on de rentrer dans ma sphère, c'est-à-dire de regagner l

u'il ne connaissait pas encore, un Karl do

il. A chacun sa part.

naient, pour employer ses capitaux en Allemagne; puis, avec sa femme

ment rétréci par le partage, et il enrageait d'avoir pour voisins des étrangers, presque tous Allemands, devenus propriétaires des terrains achetés à Karl. D'ailleur

et se transporta à Buenos-Aires où il voulait surveiller son fils qui, sorti du collège, menait une vie endiablée sous prétexte de se préparer à la profession d'ingénieur. D'ailleurs Chichi, très forte pou

aire de son mari, secrétaire qui n'était pas le premier venu, puisqu'il avait gagné comme rédacteur dans les bureaux d'une administration publique le titre de Rechnungsrath, conseiller de calcul! Et elle mentionnait avec fierté l'Oberpedell, c'est-à-dire le ?concierge supérieur? qu'elle avait dans sa maison. Les nouvelles qu'elle donnait de ses fils n'étaient pas moins flatteuses. L'a?né était le savant de la famille: il se consacrait à la philologie et aux sciences historiques; mais malheureusement il avait les yeux fatigués par les continuelles lectures. Il ne tarderait pas à être docteur, et peut-être réussirai

e; il était actionnaire de fabriques d'armement grandes comme des villes, de compagnies de navigation qui lan?aient tous les six mois un nouveau navire. L'empereur s'intéressait à ces affaires et voyait d'un bon ?il ceux qui les soutenaient de leur argent. En outre, Karl avait acheté des terrains. A première vue, il semblait que ce f?t une sottise d'avoir vendu les fertiles domaines de l'héritage pour acquérir des landes prussiennes qui ne produisaient qu'à forc

finit par créer dans la famille de Marcel une atmosphère de

ions-nous pas

squ'ils étaient plus riches qu'Héléna, ils feraient aussi bonne figure qu'elle dans le vieux monde. Et Jules déclara gravemen

ural l'avait beaucoup fatigué. Il s'imagina que le retour en Europe le rajeunirait et qu'il retrouverait là-bas ses vingt ans. Rien ne s'opposait à ce retour: car il y avait eu plusieurs amnisties pour les déserteurs. Au surplus, son cas personnel était couvert p

it habitué à penser en espagnol. D'ailleurs il n'avait pas un seul ami fran?ais, et, lorsqu'il sortait, il se dirigeait machinalement vers les lieux où se réunissaient les Argentins. C'étaient les journaux argentins qu'il lisait de préférence, et, lorsqu'il rentr

hissaient le logis. Des tapis magnifiques, des tentures précieuses couvrirent les parquets et les murs; des tableaux de toutes les écoles, dans des cadres étourdissants, s'alignèrent sur les lambris des salons; des statues de bronze, de marbre, de bois sculpté, encombrèrent tous les coins; les nombreuses vitrines s'emplirent d'une infinité de bibelots co?teux, mais disparates; peu à peu l'appartement prit l'aspect d'un magasin d'antiquaire; il y eut des ferronneries d'art et des chefs-d'?uvre de cuivre repoussé jusque dans la cuisine. Comment Marcel

ion gênante. Pourquoi n'achetait-il pas un chateau? L'idée plut à toute la famille: un chateau historique, le plus historique possible, compléterait heureusement leur installation. Chichi en palit d'orgueil: plusieurs de ses amies avaient des chateaux dont elles parlaient avec complaisance. Luisa sourit à la pensée des mois passés à la ca

. Les pièces de l'habitation étaient immenses et vides. Comme ce serait commode pour y déverser le trop-plein du mobilier entassé dans l'appartement de l'avenue Victor-Hugo et y loger les nouveaux achats! De plus, ce milieu seigneurial ferait valoir les objets anciens qu'on y mettrait. Il est vrai que les batiments exigeraient des réparations d'un prix exorbitant, et ce n'était pas

ire remonter le sien aux croisades. Son a?eul avait été conventionnel, et son père avait joué un r?le dans la république de 1848. Lui-même, en sa qualité de fils de proscrit mort en exil, s'était attaché très jeune encore à Gambetta, et il parlait sans cesse de la gloire du ma?tre, espérant qu'un rayon de cette gloire se refléterait sur le disciple. Lacour avait un fils, René, alors élève de l'école centrale. Ce fils trouvait son père ?vieux jeu?, souriait du républicanisme romantique et huma

ême n'avait-il pas été sculpteur? Peut-être le talent artistique, étouffé chez le père par la pauvreté, se réveillait-il aujourd'hui chez le fils. Qui sait si ce gar?on un peu paresseux, mais vif d'esprit, ne deviendrait pas un grand peintre? Marcel avait donc cédé au caprice de Jules qui, quoiqu'il n'en f?t encore qu'à ses premiers essais de dessin et de couleur, lui demanda une installation à part, afin de travailler avec plus de liberté, et il avait co

aimait la peinture mièvre, élégante, léchée:-une peinture molle comme une romance et qui s'appliquait uniquement à reproduire les formes féminines.-Il entreprit d'esquisser un tableau qu'il intitula la Danse des Heures: c'était un prétexte pour faire venir chez lui toute une série de jolis modèles. Il dessinait avec une rapidité frénétique, puis rempli

uelques centaines de francs et projetait de lui faire bient?t un nouvel emprunt, déclara, après a

s un peint

et, dans le secret de sa conscience, le ?peintre d'ames? était bien obligé de s'avouer à lui-même qu'il commen?ait à se dégo?ter de la peinture. Ce qu'il tenait beaucoup à conserver, c'était seulement ce nom de peintre qui lui fournissait des prétextes de ha

te sorte de services à ses amis. Désormais Jules eut le privilège d'être le protecteur attitré d'Argensola. Celui-ci prit l'habitude de venir tous les jours à l'atelier, où il trouvait en abondance des sandwichs, des gateaux secs, des vins fins, des liqueurs et

comme de secrétaire: pour s'épargner la peine de lire les romans nouveaux, les pièces de théatre à la mode, les ouvrages de littérature, de science ou de politique dont s'occupaient les snobs, les articles sensationnels des revues de ?jeunes? et le Zarathustra de Nietzsche, il faisait lire tout cela par Argensola, qui lui en donnait de vive voix l

it-on dans le monde; mais il sait t

, boxait, possédait même les coups favoris des paladins qui r?dent, la nuit, le long des fortifications. L'abus du champagne le rendait querelleur; il avait le soufflet facile et allait volontiers sur le terrain. Avec le frac ou le smoking, qu'il jugeait indispensable d'endosser dès six heures du soir, il implantait à Paris les m?urs violente

es commodités de Berlin! Il insista beaucoup pour qu'à leur tour les Desnoyers lui rendissent sa visite et pussent ainsi admirer le luxe de son train de maison et les nobles relations qui embellissaient son opulence. Marcel se laissa convaincre: il espérait que ce voyage arracherait Jules à ses mauvaises camaraderies; que l'exemple des fils d'Hartrott, tous laborieux et se poussant ac

désireuse de plaire, mais si extraordinairement dépourvue de tact qu'elle choquait à chaque instant. Les amis des Hartrott protestaient de leur amour pour la France; mais c'était l'amour compatissant qu'inspire un bébé capricieux et faible, et ils ajoutaient à ce

ela... En Amérique vous n'av

eure à l'élégance parisienne; et Chichi scandalisa même ses cousines en leur déclarant tout net qu'elle ne pouvait souffrir ces petits officiers qui avaient la taille serrée par un corset, qu

e Paris, mais beaucoup plus vastes. Les femmes qui, à Paris, se rencontraient par douzaines, se rencontraient là par centaines. La so?lerie scandaleuse y était, non un accident, mais un fait expressément voulu et considéré comme indispensable au plaisir. Les viveurs s'amusaient par pelotons, le public s'enivrait par compagnies, les vendeuses d'amour formaient des régiments. Jules n'éprouva qu'une

cousins en montrant les salons énormes où s'enta

la à Paris, répondait-il av

tait pas un patriote aveugle, et il devait se rendre à l'évidence. L'industrie germanique était devenue très puissante et constituait un réel danger pour les peuples voisins. Mais, naturellement optimi

pour la débauche incongrue, et il s'amusa beaucoup moins que jadis dans les restaurants de Montmartre. Ce qui lui plaisait maintenant, c'étaient les salons fréquentés par les artistes et par leurs

les viandes de conserve, avait conquis la faveur en quelques mois. Elle se propageait victorieusement de nation en nation, pénétrait jusque dans les cours les plus cérémonieuses, culbutait les traditions de la décence et de l'étiquette: c'était la révolution de la frivolité. Le pape lui-même, scandalisé de voir

appréciaient l'élégance vigoureuse de son corps svelte et bien musclé. Lui, dans sa jaquette bombée à la poitrine et pincée à la taille, les pieds serrés dans des escarpins vernis, il dansait gravement, sans prononcer un mot, d'un air presque hiératique, tandis que les lampes électriques bleuissaient les deux ailes de sa chevelure noire et luisante. Après quoi, les femmes sollicitaient l'honneur de lui être présentées, avec la douce espérance de rendre leu

disait Argensola; t

sive fréquence de ces visites; il les trouvait fort gênantes pour lui-même. Car, chaque après-midi, juste au mo

n ailles. J'attends

ans donner à tous les diables,

t aucune opposition à un projet de mariage qui, plus tard, vaudrait à son fils un nombre respectable de millions. Au surplus, il était veuf et il aimait à donner chez lui des soupers et des bals; sa bru ferait les honneurs de la maison

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