Ces plaines étaient d'un vert tendre et frais, à l'infini, d'un vert tout neuf d'avril; un rayon atténué de soleil les éclairait obstinément, au seul point précis où nous étions, comme
eur d'argent doré, de vermeil pali, et c'était inattendu
me rappelait les beaux matins de juin dans mon pays, l'arrivée au marché des mannequins de cerises.-(En Saintonge, les cerises ne v
leurs chevaux; tout le bruit qu'ils faisaient en fendant l'air était un léger cliquetis de cuivre et un flottement échevelé de burnous; il semblait plut?t entendre une bourrasque dans des voiles de navire, ou un grand vol d'ois
en?ait cette vision rapide, cette espèce de ca
vrais arbres. Des hameaux apparaissaient ?à et là sur des collines: murs de terre battue et toits de chaume gris; le tout entouré, gardé, à demi caché par des haies d'énormes cactus-raquettes d'un vert presque bleu. Et des femmes en haillons de laine gri
his, nous aper??mes dans une prairie, dans un bas-fond très frais, notre camp
ans hésiter, se rend tout droit dans sa maison, qui, par rapport aux autres, n'a pas changé de place; il y retrouve son lit, son bagage et, par terre, sur un premier tapis d'herbe e
'un bleu noir, qui tranchent sur la blancheur de l'ensemble. (Ces arabesques, faites de morceaux d'étoffe découpés et cousus, sont d'un dessin toujours le même, extrêmement ancien, consacré par des traditions millénaires: espèces de créneaux dentelés qui se succèdent en séri
ardes; plus petites, plus pointues, celles-ci, et tout uniment grisatres, disposées avec moins d'ordre, elles composent un
nte de notre ministre. Pardon pour ce mot arabe, mais il n'a pas d'équivalent en fran?ais: la mouna, c'est la d?me, la ran?on, que notre qualité d'ambassade nous donne le droit de prélever sur les tribus en p
ministre est rentré sous sa tente et s'est assis, comme le prescrit l'étiquette orientale, pour les recevoir au seuil de sa demeure. Les dix premiers portent de grandes amphores en terre, pleines de beurre de brebis; puis viennent des jarres de lait, des paniers d'?ufs;
nes comme la n?tre; mais refuser
er; toute la nuit, ils en feront des bombances sauvages, ils en revendront demain, et il en restera encore des débris par terre pour l
s moutons,-et il faut les y tra?ner, car ils comprennent, se défendent, se tordent. Au crépuscule mourant, presque à tatons, on les égorge avec de vieux couteaux; l'herbe est toujours pleine de sang, dans ce recoin-là. On y égorge aussi des poulets par douzaines, en les laissant se débattre longuement le cou à moitié tranché, afin de les mieux saigner. Puis des feux commencent à s'allumer partout, pour des cuisines bédouines qui seront pantagruéliqu
s préparatifs de festins, les grenouilles nous commencent de tous les c?tés à la fois, jusque dans les lointains extrêmes
à manger, quelqu'un avertit le ministre qu'on vient de lui immoler une génisse, là, dehors, à la porte de son
terre. Si le seigneur est disposé à accueillir la supplique, il accepte le sacrifice et autorise ses serviteurs à enlever cette viande abattue pour la manger; dans le cas contraire, il continue son
yamment, les naseaux ouverts; la lueur du fanal éclaire la mare de sang échappée de sa gorge, qui s'élargit s
ées à cette hampe du drapeau avec un air de se croire inattaquables sous cette protection-là, et on n'a pas osé les en arracher de force. Elles ont amené avec elles quatre ou cinq petits tout jeunes, qui s'accrochent à leurs vêtements ou qu'elles portent à leur cou. Dans l'obscurité, e
tés, éclairant mieux ce groupe de formes blanches auto
enfermé, depuis déjà deux ans, dans les prisons de Tanger, sur les instances de la légation de France. Et elles voudraie
tes. Autant que je puis juger, c'est aussi l'avis du ministre, et, bien qu'il ne veuille